PROJETS - SITES DE CONSERVATION
DES VARIETES FRUITIERES (SUITE)

Ain Zeret

Il s’agit d’une petite oasis de montagne très ancienne. Elle est située à environ 5 km à l’ouest de Bir Thalathine. C’est une propriété collective des tribus Douiret (Hbous de Sidi Hmed). Elle comporte, dans son amont, une source d’eau grâce à laquelle s’est développée une palmeraie très jolie. C’est peut être la plus jolie de la région. Elle est constituée de plus de cinq seuils de pierres sèches occupés essentiellement par les palmiers à côté de quelques pieds de caprifiguier et certains arbustes locaux comme le Rhus ou le Ziziphus.. Cette oasis est fréquentée par une large faune sauvage (renard, chacal, oiseaux, etc.). Elle constitue un lieu préféré de rencontre des pasteurs pour le repos, l’abreuvent du cheptel et l’ombrage surtout en saison chaude. Elle se trouve, du fait, dans un état de dégradation très avancé. Les terrasses sont également sujettes à une forte érosion du sol.

Etant donné qu’il s‘agit du site qui abrite la diversité la plus large de palmiers dattiers et du fait de la beauté exceptionnelle du paysage illustrant un ensemble de techniques typiques d’aménagement (tabias, seguias, etc.), Ain Zert est proposé pour servir de lieu de conservation in situ de la biodiversité. Toutefois, sa réhabilitation nécessite beaucoup de travaux d’entretien (remise en état des seuils en pierres, nettoyage des palmiers, reconstitution du sol autour des palmiers âgés, aménagement des petits bassins d’abreuvement, etc.).

El Makhsar

C’est une zone assez vaste (dépression) et célèbre par les Jessours de renommé qu’elle comporte. En fait, Oued El Makhsar abrite les plantations de figuiers les plus importantes de la région. La diversité variétale y est la plus large. On arrive à compter plus d’une dizaine d’écotypes de figuier et plus de trois variétés d’olivier dans le même verger. Ces plantations sont aménagées en Jessours assez larges derrière de grands tabias installés sur des terrains à pente faible. Les arbres y prennent des dimensions exceptionnelles. Ainsi, des figuiers d’une dizaine de mètres de diamètre, marquant parfois les limites entre propriétés, sont assez fréquents. Sur les collines, se trouvent aménagés des sites spécifiques pour le séchage des figues à côté des citernes pour la collecte des eaux de pluie et parfois d’anciennes maisons.

Etant donné qu’il s‘agit de l’endroit qui abrite la diversité la plus large de figuiers et du fait de la pratique, encore présente, de beaucoup de techniques typiques d’aménagement et de conduite des figueraies (tabias, majels, arbres poly-tiges, caprification, séchage traditionnel, etc.), Oued El Makhsar est proposé pour le choix de certains Jessours (comme ceux des familles Khémira) qui pourront servir de lieu de conservation in situ / on farm de la biodiversité. Leur réhabilitation ne nécessite pas beaucoup de travaux (remise en état des tabias, replantation des manquants, entretien du sol).

Oum Zitouna

Il s’agit d’un sous bassin versant d’Oued Bir Amir aménagé en Jessours Le propriétaire, un agro-pasteur (S. Ourag), vit sur place. Les plantations comprennent différentes variétés de figuier, des caprifiguiers, différentes variétés d’olivier et certains pieds de vigne, etc. Les vergers sont relativement bien entretenus et ce malgré les conditions très difficiles occasionnées par la sécheresse.

Du fait de son emplacement, de la richesse variétale, de la compréhension et de l’enthousiasme du propriétaire, ce site est proposé pour servir de lieu de conservation à la ferme (in situ / on farm) de la biodiversité locale. Des aides matérielles (en nature) doivent être apportées à cet agriculteur pour le remplacement des arbres manquants et pour assurer des irrigations d’appoint (de sauvegarde) durant ces périodes difficiles.

Oued Eddar

Oued Eddar va de Douiret (ancien village) vers le Dhahar. C’est l’endroit où on rencontre les olivettes les plus anciennes de la région et qui comportent la plus grande diversité d’écotypes locaux (Zarrazi, Chemlali, Dhokkar, etc.). Il s’agit très probablement, dans beaucoup de cas, d’oliviers centenaires voir millénaires. Les oliviers poly-troncs y atteignent de très grandes dimensions (plus de 10 m de diamètre). Malheureusement, cette zone est très sévèrement affectée par la sécheresse des dernières années (1999 – 2001).

Du fait de son emplacement, de l’importance historique et culturelle, de la diversité phytogénétique et des pratiques typiques d’aménagement et de conduite des oliveraies, Oued Eddar est proposé pour servir comme lieu de conservation in situ de la biodiversité locale. Les propriétaires, très rattachés à leur patrimoine, s’avèrent très compréhensifs pour la réalisation des travaux d’entretien indiqués (consolidation des ouvrages de rétention de l’eau, entretien du sol, etc.).

El Hassiène

Il s’agit d’un nouveau Jesser aménagé sur la rive gauche de Oued Douiret. Le propriétaire est jeune, résident à Douiret et membre actif de l’ASNAPED. Il est bien imprégné de la nécessité de sauvegarde du patrimoine phytogénétique local. Le Jesser se trouve assez proche de plusieurs sources d’eau. Pour ces différentes raisons, ce site a été choisi pour y installer une collection comportant différentes variétés locales d’oliviers.