L’habitation troglodytie est formée
d’un local polyvalent comportant au fond, la grotte destinée à
l’habitation proprement dite ; la grotte est creusée – à la
différence des troglodytes verticaux de Matmata – horizontalement sur
le versant de la montagne (selon la nature du terrain, par dissimilation
à Matmata et par inaccessibilité à Douiret mais tous les deux noyés
dans la couleur ocre du désert). La caverne ainsi créée se ferme
d’une porte en planches de palmier assemblées par des morceaux de bois
d’olivier ; le tout est surmonté d’une pierre plate
semi-circulaire reposant sur un linteau, l’intérieur de la grotte se prête
admirablement bien à l’intimité de la vie familiale et aux
activités artisanales de tissage surtout. Le plancher et le plafond de la
grotte sont formés tout simplement des deux couches superposées de
roches dures. Les murs de part et d’autre sont en roches tendres et le
tout est enduit de mortier de gypse. La chaux est également utilisée
pour le badigeonnage elle aura en plus de son action désinfectante
anti-bactérienne et anti-parasitaire un rôle dans la netteté et la
clarté de l’ambiance de l’intérieur.
Tout
au fond un espace cloisonné assez réduit servant jusque là comme
chambre nuptiale pour héberger le noyau de la grande famille et serait par la suite réservé au stockage de la provision
alimentaire et comme coffre fort sûr pour les bijoux, les
manuscrits et les armes de la famille.
Une
grotte étant trop exiguë pour abriter une famille entière, on en
utilise souvent 2 ou 3 accolées, disposées parallèlement dans le flanc
de la montagne, séparées par un élément du Jebel (la montagne) ou par
une paroi construite.
Le
passage d’une grotte à une autre se fait par la cours en montant les
marches d’escalier en gradins aménagés en avant des grottes. La cours comprend un ensemble
construit : une pièce à usage de cuisine, un étable et un grenier à l’étage dont l’accès
par des piÈerres servant d’escalier.
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