PAYSAGE - FAUNE - LES REPTILES

Dans la région, le varan, ou du moins ses traces, peuvent s’observer dans les terrains sablonneux au niveau des lits d'oueds et des bas fonds à jujubier (Ziziphus lotus) qui constituent ses habitats de prédilection. De par son régime carnivore généraliste (lézards, oiseaux, rongeurs, insectes …) et son rôle de "grand prédateur", le varan occupe une place importante dans l’écosystème désertique et contribue au maintien de la diversité de ses proies. C’est ainsi qu’on lui attribue à juste valeur le titre d’espèce clé. Ce grand lézard a été relativement commun dans la région, mais ses effectifs semblent en régression, notamment à cause de la dégradation de son habitat naturel. En outre, l’attitude négative de la population locale envers ce reptile (massacre, commerce, emploi pour des fins de sorcellerie, empaillage) a certainement contribué à la raréfaction de cet animal qui, cependant, bénéficie du statut d’espèce protégée en Tunisie.

Ce lézard herbivore est très commun dans la région. Il habite les flancs des montagnes et des collines, ainsi que les zones d’éboulis rocheux. Son terrier souvent creusé sous d’énormes blocs rocheux est très caractéristique. C’est un animal inoffensif actuellement très recherché par l’homme à cause de ses prédites vertus thérapeutiques. Ainsi il n’est pas rare de le trouver exposé aux marchés ou en bordure de route !!

Tropiocolote de Tripolitaine

Ne dépassant pas les 4 cm, ce Gekkonidé est le plus petit lézard de l’Afrique du Nord. C’est incontestablement le lézard le plus abondant dans la région. Il habite les milieux pierreux des flancs des montagnes et des regs environnants. A activité nocturne, il passe la journée sous les pierres ou à la base des touffes.

Couleuvre d'Algérie :

Cette couleuvre est parmi les serpents les plus communs dans la région. Elle peut se rencontrer dans différents types d’habitat : flancs des montagnes, regs pierreux, ruines, terrains sablonneux, lits d’oueds, terrains cultivés… Bien que très craintive, cette couleuvre s’aventure assez souvent dans les villages et agglomérations urbaines. Ainsi, il n’est pas rare de la trouver à l’intérieur même des maisons habités. C’est un serpent non venimeux, très actif en fin d’après-midi et qui se caractérise par sa grande vitesse de fuite.

Vipère cornue :

Cette vipère se caractérise par l’existence au dessus de chaque œil d’un appendice cornu pointu fait d’une écaille, d’où son nom de vipère cornue ou de vipère à cornes. C’est une vipère très commune dans la région et qui peut se rencontrer aussi bien sur les flancs des montagnes qu’en plaine. Il est cependant plus fréquent de la trouver dans les milieux sablonneux et les petits placages de sable éolien disséminés sur les regs et les barres rocheuses. A activité crépusculaire et nocturne, elle se cache pendant le jour sous les pierres, à la base des touffes ou à l’intérieur des terriers des rongeurs. Pendant le jour, elle a l’habitude de s’enfoncer dans le sable pour ne laisser que ses yeux et ses « cornes ». Mais ses traces, très caractéristiques grâce à son mode de reptation latérale, trahissent son emplacement. C’est un animal guère agressif mais très dangereux à cause de son venin très toxique. Inquiétée, cette vipère produit un cliquètement par frottement des écailles carénées de ses flancs pour intimider l’agresseur, mais elle a souvent tendance à fuir. 

Etude réalisée par Dr Slaheddine Selmi - Faculté des Sciences de Gabès